Martin St-Louis et le Jack Adams

Martin St-Louis et le Jack Adams

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Par Patrick Brunet / Collaborateur MADEC

Nul besoin de faire une description exhaustive de ce trophée ayant récompensé l’entraîneur‑chef s’étant le plus démarqué en saison régulière, et cela, depuis la saison 1973‑74 ! En effet, le Jack Adams est un trophée prestigieux dont tous rêvent de mettre le grappin dessus à un moment de leur carrière.

Le dernier membre de l’organisation du CH à avoir réalisé l’exploit est nul autre que le légendaire Pat Burns, lors de la saison 1988‑89. Depuis cette époque, plusieurs ont été nommés, sans toutefois le gagner. Il s’agit de Guy Carbonneau (2007‑08), Alain Vigneault (1999-00) et de Pat Burns… encore (1991‑92).

Au total, seulement deux entraîneurs‑chefs de la Sainte‑Flanelle ont réussi l’exploit (Pat Burns en 1988‑89 et Scotty Bowman en 1976‑77). Quatre ont été en nomination sans parvenir à remporter le trophée… Je vous laisse calculer un p’tit deux secondes… Vous devriez être en mesure d’en compter au moins trois, l’autre étant l’inventeur du Perronisme, Jean Perron (1987‑88).

Cela peut sembler moindre, mais seulement six formations ont réussi à faire mieux que les Canadiens de Montréal… Les Bruins de Boston (5x), les Flyers de Philadelphie (4x), les Red Wings de Détroit (4x), les Blues de St‑Louis (4x), les Capitals de Washington (3x) et les Canucks de Vancouver (3x).

Maintenant que les 82 matchs sont terminés, il est venu le temps d’analyser les nominations potentielles pour cet honneur. Si l’on se fie au sondage maison de la NHL, les trois favoris sont Spencer Carbery avec 54 points (Washington), Scott Arniel avec 43 points (Winnipeg) et Martin St‑Louis avec 22 points (Montréal). Les autres entraîneurs‑chefs ayant cumulé des points au vote sont loin derrière ces trois prétendants au titre.

Le premier candidat potentiel, Spencer Carbery, a su capitaliser sur les forces de son alignement bien au‑delà des espérances. En effet, peu de gens auraient prédit que cette équipe terminerait le calendrier officiel au deuxième rang de la NHL et au premier rang de son association.

À vrai dire, peu de gens croyaient en leur chance de participer au bal printanier. On peut dire mission accomplie !

La défensive des Caps a su réaffirmer son identité en passant de 3,07 à 2,84 GA/G[i]. Ainsi, l’équipe est passée du 16e au 9e rang au niveau de sa défensive. Cependant, les plus grands succès ont eu lieu en attaque. Ovechkin a battu le record de Gretzky sans que cela ne devienne une distraction pour l’équipe.

Connor McMichael (56 pts contre 33 pts) et Aliaksei Protas (66 pts contre 29 pts) ont tous deux doublé ou presque leur production respective par rapport à la saison 2023‑24. L’ajout d’un joueur en quête de rédemption tel que Pierre‑Luc Dubois s’est avéré un succès (plus que Laine avec le CH), et Dylan Strome a été époustouflant, étant le meneur de son équipe au chapitre des points avec une récolte de 29b, 52a, 81 pts.

Bref, s’ils ont gagné du terrain en défensive, ce n’est rien comparé à leur offensive. Les Caps sont passés de 2,63 à 3,59 GF/G[ii], bon pour le deuxième rang de la NHL… eux qui étaient au 28e rang l’an dernier.

Pour ces raisons, Spencer Carbery sera un candidat sérieux pour l’obtention du prestigieux trophée !

Le second candidat est nul autre que Scott Arniel. Bien entendu, les Jets de Winnipeg n’étaient pas dans la même situation que Washington au début de la saison. En effet, ils avaient connu une excellente saison 2023‑24, et rien ne laissait croire à une débandade des Jets.

Néanmoins, à sa première saison en tant qu’entraîneur-chef de l’équipe, Scott Arniel a permis à son équipe de continuer sur leur lancée de 2023‑24. Si certains pensaient que Hellebuyck ne pouvait pas faire mieux que l’an dernier, c’est le sous‑estimer, car il a été tout simplement incroyable devant son filet, avec une moyenne de buts alloués complètement ridicule… de 2,00 GAA[iii].

Bien que leur défensive soit exceptionnelle, il était difficile pour l’équipe manitobaine de faire mieux qu’en 2023‑24. Ils avaient terminé au premier rang en 2023‑24 (2,41 GA/G), et ils ont tout simplement récidivé en 2024‑25 (2,38 GA/G). L’attaque a cependant déployé beaucoup d’énergie afin d’améliorer ses chiffres.

Avec moins de panache que les Capitals, les Jets ont toutefois réussi à augmenter leur production offensive de façon non négligeable. Kyle Connor et Mark Scheifele ont pris les choses en main en connaissant tous deux leur meilleure saison en carrière sur le plan offensif ! Ainsi, ils sont passés du 15e rang (3,16 GF/G) au 3e rang (3,44 GF/G) au niveau de leur attaque.

Bref, après avoir terminé au 4e rang de la NHL avec une récolte de 110 pts, les Jets ont tout simplement dominé la ligue en 2024‑25 avec une récolte de 116 pts, bon pour le premier rang au classement général !

Le troisième candidat potentiel au titre de meilleur entraîneur-chef de l’année est probablement le plus surprenant de cette courte liste. En réussissant l’impossible, Martin St‑Louis (MSL) a, quant à moi, mérité d’être dans la discussion.

Sa passion pour le sport est contagieuse et ce qu’il a réussi à inculquer à son jeune groupe de joueurs est tout simplement magistral ! Tsé, le CH est quand même l’équipe avec la plus basse moyenne d’âge (25,6 ans) à s’être qualifiée en séries cette saison.

L’objectif de la saison était d’être dans la lutte pour une place en séries, et bien, nos Habs ne se sont pas contentés de si peu, ils sont en séries ! Une place où personne ne les voyait au début de la saison, et encore moins à la mi‑saison, lorsque l’équipe occupait l’avant-dernier rang au classement général.

MSL a su composer avec une jeune défensive afin d’en tirer un rendement optimal. Il n’y a qu’à penser à la saison époustouflante de Lane Hutson, au rendement de Kaiden Guhle et au leadership dont Mike Matheson et David Savard ont fait preuve ! Sans compter la constante progression de notre capitaine Nick Suzuki (89 pts, un sommet en carrière) et de Cole Caufield qui s’est dangereusement approché du mythique plateau des 40 buts avec une récolte de 37 filets et 70 pts (tout en étant de plus en plus responsable défensivement, ce n’est plus le joueur one‑way qui a débarqué dans la NHL en 2020‑21 !).

Malheureusement, cela n’a pas eu autant d’impact que l’on aurait pu espérer sur les statistiques défensives et offensives. Bien que le CH se soit amélioré dans ces deux catégories, l’amélioration pourrait être qualifiée de timide. En effet, les Canadiens sont passés du 26e rang (3,43 GA/G) au 17e rang (3,26 GA/G) en défensive et du 26e rang (2,83 GF/G) au 23e rang (3,04 GF/G) en offensive.

Néanmoins, les joueurs ont fait preuve de beaucoup de résilience au travers de ces 82 matchs et MSL y est certainement pour quelque chose. Depuis le retour du tournoi des 4 Nations, les Habs ont tout simplement mis le pied sur l’accélérateur et ils n’ont plus jamais regardé en arrière !

C’est ainsi que le CH s’est qualifié, au dernier match de la saison, pour le bal printanier… un premier depuis 2016‑17 (si l’on exclut les séries COVID). Beaucoup étaient sceptiques lorsque St‑Louis a été nommé entraîneur‑chef des Canadiens de Montréal, cependant, sa pédagogie, son calme et sa passion ont été des facteurs déterminants dans les succès actuels de l’équipe.

Selon moi, il ne fait aucun doute que Martin St‑Louis mérite d’être nominé pour le Jack Adams. Je ne prétends pas qu’il devrait absolument le gagner et que tout résultat inverse serait un vol, car les autres candidats potentiels ont également connu une saison remarquable, cependant, il mérite entièrement d’être le septième entraîneur-chef des Canadiens de Montréal à recevoir l’immense honneur d’être considéré pour le trophée !


[i] GA/G (Goal against per Game)

[ii] GF/G (Goal For per Game)

[iii] GAA (Goal Against Average)


Xhekaj versus Xhekaj?

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